André Japy

André Japy, né en 1904 à Beaucourt, est un pionnier français de l’aviation, issu de la dynastie industrielle Japy. En novembre 1936, il tente un vol record Paris-Tokyo en moins de 100 heures à bord de son Caudron-Renault Simoun.

Bien qu’il échoue à atteindre Tokyo en raison du mauvais temps, il parvient à atteindre le Japon en moins de 100 heures, un exploit qu’il réalise en solitaire, contrairement à ses pairs.

Son avion se crash sur l’île de Kyushu, où il est gravement blessé. Sauvée par les villageois et médecins de Kanzaki, son histoire de survie devient légendaire. Son amitié avec les pilotes japonais Masaaki Iinuma et Kenji Tsukagoshi, auteurs du premier vol Tokyo-Londres, est également remarquable.

André Japy est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1936 et officier en 1937, lors de son retour triomphal à Paris.

En 1938, il reçoit la médaille Louis Blériot de la Fédération aéronautique internationale pour ses exploits, ainsi que le prix Henry-Deutsch-de-la-Meurthe pour son raid Istres-Djibouti.

En 1946, il se rend à Tahiti en tant que météorologue et utilise son avion pour des missions humanitaires. Il revient à Paris en 1970 et décède quatre ans plus tard d’une crise cardiaque en Bretagne.

Les raids et records du lindberg français:

  • Août 1935: Paris – Oslo A/R en 14h45 mn
  • Septembre 1935: Paris – Oran A/R en 16h25 mn et Paris-Tunis A/R dans la journée
  • Décembre 1935: Paris – Saigon en 87 heures, un record absolu
  • Juillet 1936: Paris – Alger A/R en 10h45 mn
  • Août 1936: Paris-Moscou; Aller en 16h5 mn avec escales, Retour en 9h50 mn sans escale
  • Novembre 1936: Tentative Paris-Tokyo en moins de 100h. Il parcourt près de 15 000 km en 75h, mais échoue à moins de 1000 km de Tokyo, sur l’Île sud de Fukuoka.
  • 1938: Istres-Djibouti et Istres-Wadi Halfa (Soudan)

Plan de vol Paris – Tokyo d’André Japy, 1936

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Le vent divin, Vol kamikaze

Au cours de sa convalescence de plusieurs mois au Japon, André Japy est contacté par deux pilotes japonais, Masaaki Iinuma et Kenji Tsukagoshi, dont l’ambition est de s’envoler de Tokyo à Londres pour couvrir le couronnement du futur roi Georges VI en mai 1937.

Grâce à l’expérience d’André Japy avec la trajectoire de vol Paris-Tokyo par le sud, que les Japonais ne connaissaient pas car il était interdit de survoler la Russie à l’époque. André Japy a pu les conseiller sur leur route et leur navigation, participant ainsi à leur réalisation.

L’équipage japonais a été accueilli triomphalement à Rome, Paris et Londres. Les pilotes ont reçu la Légion d’honneur des mains de Pierre Cot, ministre français de l’Armée de l’Air. Le 12 mai 1937, leur avion a figuré sur les photos officielles du couronnement de George V avant de retourner au Japon, où les pilotes furent acclamés par 60 000 personnes lors de leur atterrissage à Tokyo le 21 mai.

Les ailes franco-japonaises

Les relations franco-japonaises se sont développées depuis 1910 au travers de nombreux échanges et transferts technologiques dans lesquels l’aviation eut un rôle majeur. Célébrer ces relations par le biais du projet commun « Ailes Rouges-Akai Tsubasa », touchant au domaine de l’aéronautique, est un symbole fort.

La France a collaboré au développement de l’Armée de l’Air japonaise, a équipé les forces japonaises de l’époque, participé à la formation des pilotes et des  ingénieurs en charge du développement de l’aéronautique japonaise lors de la Mission Faure (1919-1921).

L’éloignement géographique des deux pays a contribué à rendre la liaison aérienne Paris-Tokyo-Paris comme le raid de l’impossible que tout aviateur de l’époque, européen comme japonais, souhaitait accrocher à son palmarès.